Introduction

La spécificité des Rites Egyptiens vient d’ailleurs. Elle s’approprie l’arbre communs des rites existants mais pour mieux faire épanouir ses feuilles si particulières. Ne nous y trompons pas. La maçonnerie Egyptienne se veut maçonnique. Mais elle revendique d’autres sources, une autre histoire et de bien différentes fondations. Si elle se nourrit des mythes de tous c’est pour les abonder à sa manière et emmener les siens vers d’autres rivages.

La culture égyptienne est méditerranéenne. Ce qui la différencie déjà du tronc anglais mais la rapproche du tronc français. Elle s’imprègne de tous les cultures qui ont bercé le bassin méditerranéen. Qu’il s’agisse de l’Egypte, de Rome ou de la Grèce. Mais aussi de toutes ces cultures mortes ou dont les survivances atténuées ont pénétré les religions mono ou polythéistes de cette région du Monde.

Que les rites égyptiens soient apparus sous des noms aussi divers que Rite de Memphis, Rite de Misraïm, Rite des parfaits Initiés d’Egypte, Rite des Négociâtes ou Sublimes Maîtres de l’Anneau Lumineux, Rite de l’Académie Platonique, Rite des Architectes Africains, Rite Primitif des Philadelphes ou Ordre Sacré des Sophisiens montre à l’évidence qu’au-delà de l’aspect éparpillé de leur émergence conjoncturelle ou de leur retombée dans les oubliettes de l’histoire chacun d’entre eux tentait à sa manière sans pouvoir l’expliciter clairement qu’il fallait rechercher dans les antiques Mystères la source inépuisable de leur volonté d’exister.

Rien ne naît de rien. On ne peut douter qu’à l’émergence du courant égyptiens des ouvrages comme le Sathos de l’Abbé Terrasson ( 1731) , l’Oedipius Aegyptianicus d’Athanase Kircher (1651) ou le Monde Primitif de Court de Gébelin (1773) n’aient joué leur rôle. Mais cela ne suffit pas à tout expliquer.

eques_a_magdalena a écrit:Rien ne naît de rien. On ne peut douter qu’à l’émergence du courant égyptiens des ouvrages comme le Sathos de l’Abbé Terrasson ( 1731) , l’Oedipius Aegyptianicus d’Athanase Kircher (1651) ou le Monde Primitif de Court de Gébelin (1773) n’aient joué leur rôle. Mais cela ne suffit pas à tout expliquer.

Pourrais tu être plus précis ?
Est-ce que tu souhaites parler ici des origines de l'apparition en Europe de loges pratiquant un rite égyptien ? Ou bien des "matériaux" en provenance d'autres horizons et d'autres temps utilisés pour créer ces rites ?

Ce texte est issu d'une planche que j'avais faite il y à quelques temps. Ce n'est que la première partie, la deuxième ne pouvant être présentée publiquement. C'est donc un résumé de la genèse de nos rites


EN QUOI NOTRE RITE EST IL ANCIEN ET PRIMITIF ?


Vaste question qui à largement dépassé le cadre que je m’étais assigné au départ !
Quelle est l’idée force qui m’à conduit à cette planche ?, à un niveau général, c’est le questionnement que toute sœur et que tout frère de Memphis Misraim à du se poser un jour, et notamment nos frères et sœurs apprentis : « Pourquoi suis-je dans Memphis Misraim ? » ; et à un niveau plus particulier : « En quoi et pourquoi ce rite se dit ancien et primitif ? ».
A ma connaissance, ce sujet n’avait pas encore été abordé au sein de notre obédience, car malheureusement il ne peut être le sujet d’une planche unique mais le fruit de recherches historiques et initiatiques nécessitant de nombreux échanges et des informations valides.

A ce titre, je voudrais tout d’abord remercier notre frère (bip) pour nos discussions, notre sœur (bip) pour ses pistes de recherche, notre sœur (bip), et enfin le frère (bip) pour nos quelques échanges épistolaires ;néanmoins je reste surpris du silence probablement fraternel de certains de nos hauts grades internes et externes à notre obédience que j’ai interrogés quand à la question de cette planche !.
Pour ma part, ce questionnement, s’est posé avec les lectures de l’œuvre de notre passé TRGM Robert Ambelain et principalement :

Adam dieu rouge (ed niclaus 1941)
La symbolique maçonnique des outils (ed edimaf 1948) pour ne citer que le premier tome….
La notion gnostique du démiurge (ed adyar 1959)

Ainsi, à leur lecture, et au-delà des vérités et faux semblants, il s’y dégage un lien, un fil conducteur nous renvoyant à la raison d’être, l’essence de notre rite, marquée en toute lettre dans nos rituels, à savoir :


LA GNOSE comme connaissance(S) de la divinité, de sa divinité (soi) dans son sens le plus large du terme ! Nous allons voir pourquoi !

Notre rite est Tout et n’importe quoi ! Et oui ne soyez pas surpris car en effet, en interrogeant le conservateur des archives du GO j’apprends que les termes anciens et primitifs sont une dénomination « marketing » actée par John Yarker pour légitimé les rites égyptiens….Pour Marconis de Nègre dans son sanctuaire de Memphis nous remontons à Adam, enfin, pour d’autres comme Edmond Fieshi c’est également une dénomination moderne recouvrant la gnose alexandrine passée elle-même en Italie… Mais alors qu’en est il ?

Définissons d’abord les termes de notre étude qui vont induire notre plan :

Gnose : Union à la divinité par la connaissance
Rite : Ensemble des actes qui fonde la pratique d’un culte
On parle donc de rites.
Ancien : Adjectif signifiant qui existe depuis longtemps
Primitif : De ce qui est relatif à l’origine

Dans une première partie nous tenterons donc de définir une histoire rapide de notre rite (accrochez vous !) puisque nous sommes anciens afin d’en dégager les contextes de sa genèse et mieux en définir la portée initiatique, de ce qui est relatif à l’origine… à travers l’étude de nos rituels (notre culte) véhiculant encore les messages gnostiques.

NOTA ORALE : HISTORIQUE MELANT CHRONOLOGIQUEMENT RITES ET PERSONNES SEUL MOYEN DE RETRACER LES FILIATIONS INITIATIQUES REGULIERES ET DE DESIR

Avant tout, posons une base claire et précise : L’Egypte à laquelle se réfère notre rite est une Egypte symbolique et non pas une Egypte géographique ni pharaonique, mais bel et bien une Egypte symbolique influencée par les écoles des mystères Alexandrines fondée en Egypte par les Grecs et dont la majeure partie de la population était juive ; le principe fondateur des doctrines gnostiques étant que l’homme est imparfait, incomplet mais qu’à travers son travail il peut retrouver l’entièreté de son état s’il en à le désir...Tailler sa pierre disons nous en maçonnerie, atteindre sa réintégration universelle disait Martinès de Pasqually….Construire son corps glorieux pour d’autres écoles…comme L’ex Eglise Gnostique…. Des premiers recueils circulent et seront regroupés sous le terme de Corpus Hermeticum favorisant ainsi la connaissance et la praxis de la gnose.

C’est l’académie platonicienne de Florence fondé en 1450 qui traduira pour la première fois le Corpus Hermeticum en 1471 avec la version de Marsile Ficin. Puis la Symbolique initiatique égyptienne continue avec Kircher et son Oedipus Aegyptiacus en 1652 ; en France en 1731, c’est l’abbé terrasson qui publiera un roman initiatique s’intitulant Sethos. Terrasson sera copié en Allemagne en 1770 par Von Koppen et Von Hymmen avec la diffusion de Crata repoa ou initiations aux anciens mystères des prêtres d’Egypte…Dès lors en ce 18ème siècle, la mode de l’égyptomanie initiatique va enflammer dans toute l’Europe, au travers des âmes ayant soif de connaissance et notamment l’ensemble des personnages appartenant déjà à des Ordres chevaleresques et/ou sociétés discrètes!

Et en effet commençons par l’Italie avec le Prince Raimando Di Sangro Grand maître de la Franc-Maçonnerie Napolitaine vers 1750 et héritier de courants rosicruciens et hermétistes ; puis continuons avec le Baron Tshoudy qui en 1766 fonde le rite de l’étoile flamboyante et le rituel des chevaliers du soleil.
En Allemagne, Von Koppen membre de la stricte observance templière, fonda en 1767 à Prague l’ordre des architectes africains et les parfaits initiés d’Egypte ou Ordre Royal du silence (appui de Frédéric 2 roi de Prusse) travaillant au rite de Crata repoa introduit en France en 1773 à Bordeaux par Frédéric Khun également membre de la Stricte Obsevance Templière et disciple de Martinès de Pasqually au temple Cohen de Bordeaux…
Toujours en France, à cette même date (1773) Savalette de Langes héritier des archives de Martinès de Paqually fonde le rite des Philalèthes synthèse de la maçonnerie, des méthodes de Swedenborg, du martinisme, et des rose croix au sein de la loge des amis réunis fondé à Paris en 1771.

Ce rite verra la création de l’ordre maçonnique des philalèthes en 1779 et un des membres de ce rite n’était autre que le Marquis François Marie Chefdebien d’Armisan, Chevalier de Malte, membre du Rite Ecossais ancien et accepté et diffuseur du rite Primitif de Narbonne dit des philadelphes en 1779 aussi initié par son père Chefdebien d’aigrefeuille et en relation avec la fraternité Rose-Croix du grand Rosaire n’ayant pour but que la seule réintégration spirituelle de l’homme…D’après les documents et publication de 1790 on y voit clairement l’influence de Martinès de Paqually puisque la patente stipulait que : « L’initié doit aspirer à se dire de nouveau le fils de dieu, purifié, pur et parfait, et à se confondre sans obstacle dans le sein ineffable d’où il est émané…
Toujours en France à Lyon, Cagliostro, initié rosicrucien à Malte respectivement en 1766 et 1768 et inspiré par Althotas, héritier spirituel du Prince Raimondo Di Sangro et de Don Pernetty fonde en 1784 la loge de la sagesse triomphante diffusant son rite de la haute maçonnerie égyptienne pronant la régénération totale de l’homme en construisant son corps glorieux.
1798, c’est la campagne d’Egypte de Napoléon Bonaparte qui accompagné de nombreux maçons accentueront à leur retour le mythe d’une Egypte mère de toutes les sciences initiatiques et s’écarteront de plus en plus de la maçonnerie anglaise fort de la rencontre d’une survivance gnostico-hermétique au Caire puis les druzes du Liban ; Bonaparte et Kléber vont fonder au Caire la loge ISIS qui fut plus tard rapatrié en France…
Mais, revenons un instant en Italie afin de mieux retourner en France ; en 1801 à Venise, réveil et première preuve avérée du rite égyptien mais surtout kabbalistique de Misraim (de 1782 ile de zante…). Misraim essaimera à Milan, Gênes, Naples puis apparaîtra en France en 1814 par les frères Bédaride.
Un an après en 1815 apparaîtra à Montauban le rite de Memphis dont certain membres sont détenteurs de grades Egyptiens des architectes africains déjà mentionné plus haut. Ce rite fondé par Jacques Etienne Marconis de Nègre mélange le rite écossais de par son père qui en détenaient tous les grades ainsi que ceux du rite primitif de Narbonne et certainement des dépôts hermétistes et rosicruciens….

Enfin, en 1881, Giuseppe Garibaldi unifiera les deux rites de Misraim et de Memphis sous l’appellation Memphis-Misraim… Ainsi, avec cet aperçu rapide de l’ordre vous pouvez remarquer que les rites de Misraim et de Memphis contiennent à eux deux des dépôts initiatiques venant des courants les plus marquants de la gnose occidentale (La stricte observance templière, l’ordre de malte, les rose-croix du Grand Rosaire, des courants hermétiques italiens et moyen orientaux, les doctrines de martinès de Pasqually, du martinisme). Mais c’est surtout la réunion de deux grands courants gnostiques, l’un était « moral » l’autre était hermétique !.
Et si l’on étudie notre brochure et l’en-tête de nos courriers réguliers avec notre sceau, on y voit figurer les rites dont nous nous réclamons, en termes de filiation et de dépôt initiatique, ce sont :

Le rite primitif des philalètes à Paris mais cette fois (première mention d’un rite de Memphis en 1721…Rite rosicrucien et hermétique)
Le rite des philadelphes de Narbonne en 1779
Le rite de Misraim à venise en 1788
Le rite de Memphis à Montauban en 1815

Ainsi, pour conclure cette partie historique, ces rites, ont pour première pierre la maçonnerie écossaise et la maçonnerie « égyptienne », et ont également été très largement influencé et élevé par la doctrine de Martinès de Pasqually et de St Martin, leur clé de voûte est donc vraiment constitué par la Gnose…

bonjour a tous
il parait que les paroles s'envolent et les ecrits restent ha ha ha

Le rite primitif des philalètes à Paris mais cette fois (première mention d’un rite de Memphis en 1721…Rite rosicrucien et hermétique)
Le rite des philadelphes de Narbonne en 1779
ces rites sont effectivement mentionnés sur les courriers emanant des loges , mais existe t il encore des loges qui y travaillent ?
et ces rituels peuvent -ils être disponible pour étude?

A l'époque de cette planche, j'avais déjà cherché ces rituels....pas ou peu de réponse, si ce n'est que celui de narbonne était le REAA un peu transformé. Si quelqu'un pouvait ls publier un jour ce serait un magnifique apport histrique et culturel