Memphis-Misraïm
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Albert AUDIARD Empty Albert AUDIARD

Ven 26 Sep 2008, 09:59
Ton étoile, mon frère, mon ami Sirius, manque au firmament du Temple depuis que tu as répondu à l’appel du Sublime Architecte des mondes en regagnant l’Amenti. Sirius était – qui le sait ? - le nomen que tu avais choisi, alors que l’état civil t’avait fait naître Albert Audiard, à Nîmes, le 4 juin 1919. Marginal parmi les marginaux, ta discrétion était telle que ta vie exemplaire sera, comme ton départ de ce monde, le 28 novembre dernier, à l’hôpital de Saint-Etienne où tu avais été admis une semaine plus tôt, passée inaperçu aux yeux des occultistes contemporains qui t’ont, pour la plupart, ignoré comme tu les ignorais souvent toi-même, soucieux d’une indépendance érigée en règle de vie. Car tu étais en effet avant tout un homme libre, affranchi des systèmes et des contraintes sociales, quoique tu t’impliquas dans maintes sociétés savantes, dont la Société académique du Puy dont tu étais vice-président. On y tolérait volontiers tes extravagances : au grand spectacle du Roi de l’Oiseau, en 1987, où trois milles personnes costumées ravivèrent la société du Puy au XVIIe siècle, tu avais fait une apparition remarquée, en grande tenue de… Nostradamus !

Le Puy-en-Velay, terre de tes ancêtres industriels de la dentelle, spécialité locale, était ta capitale, et tu t’amusais d’y être connu "comme le loup blanc" (au point qu’une enveloppe libellée à ton nom, sans autre adresse postale que le nom de ta bonne ville, te parvenait à coup sûr !), un loup qui tenait de l’aigle en réalité et exhalait comme un parfum de mystère qui n’était pas pour te déplaire.

Tes fonctions au Services de la conservation des monuments historiques, après un début de carrière dans le Génie rural, ton goût de l’histoire locale et ta connaissance des monuments anciens, non moins que de la symbolique traditionnelle et des règles de l’héraldique, faisaient le bonheur des visiteurs que tu entraînais dans les endroits les plus réputés comme les moins connus et les plus insolites de ta bonne ville. Il me souvient en particulier d’une visite mémorable, en plein office religieux, des combles de la cathédrale où l’on accédait par une porte dérobée dont tu avais, bien des années plus tôt, "omis" de rendre la clef ! Au retour de la visite clandestine, nous tombâmes nez à nez avec l’évêque de la cathédrale, qui fit mine de t’ignorer... Car tu étais aussi l’homme des farces, et tu ne te prenais pas le moins du monde au sérieux (pour combien de tes contemporains faisais-tu aussi, à juste raison, de même !), et tes fréquents éclats de rire, d’ailleurs souvent accompagnés de grimaces, agaçaient les bonnes gens. Ils m’attristaient, car je devinais sous ce masque de clown de secrètes angoisses, mais il fallait, c’était bien le moins, respecter tes pudeurs autant que tes silences bruyants.

Souvent, tu me fis l’honneur de ta table végétarienne, et, en juillet 1986, tu m’offris l’hospitalité, dans ta maison du Puy, avec une gentillesse exquise, et tu m’ouvris tes archives, que je baptisais alors "fonds Sirius", en les exploitant avec ton autorisation. Notre amitié s’était forgée deux ans plus tôt, au cours d’un voyage qui nous avait conduits en Belgique, pour une aventure "égyptienne", où l’on réclamait ta caution et mon concours. Au vrai l’aventure tourna court, car ce fut une mésaventure, quoiqu’il ne t’ai pas fallut plus de quelques heures pour te rendre compte du traquenard où l’on cherchait à nous entraîner. Aussitôt après, tu accueillis avec bienveillance mon projet d’histoire de la franc-maçonnerie égyptienne de Memphis-Misraïm, publiée en 1988.

A Lyon, ta capitale d’adoption, le Musée Guimet t’offrait une tribune, tandis que t’y accueillait la Société des études psychiques pour d’autres conférences régulières, quand tu ne servais pas de guide à la Dante Alighieri où que tu ne donnais pas des cours d’astrologie.

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C’est à la suite d’une correspondance suivie avec Mgr James Ingall Wedgwood (maçon "égyptien" comme son collègue Charles Webster Leadbeater aimais-tu rappeler) que tu étais entré à l’Eglise catholique libérale, et à la Société théosophique, en 1939. De cette dernière, tu reconstituais d’ailleurs à la Libération, après ton retour d’Allemagne, la branche lyonnaise, Clarté. Deux fois libérale était en réalité l’Eglise qui, dès septembre 1939, t’avait accueilli : libérale, en général, selon que l’indique le titre choisi par ses fondateurs ; libérale, en particulier à ton endroit, puisqu’après avoir été ordonné diacre en 1947, et prêtre, par Mgr Robert Louis Henri, le 26 septembre 1948, tu y as exercé ton sacerdoce en toute liberté. Mgr André Lothe (que tu me présentais jadis à Lyon) puis Mgr Christian Shoch, son successeur, eurent l’intelligence de ne pas t’enfermer dans le carcan d’une théosophie que tu respectais sans doute plus que tu n’y adhérais. Mais tu avais trouvé là le cadre, idéal à tes yeux, pour remplir la vocation sacerdotale à laquelle très tôt le Seigneur t’avait appelé. Tu avais suivi au Puy les cours de théologie du séminaire, où tu étudiais notamment la patristique, l’exégèse biblique et la scolastique, non moins que la liturgie, au point que les bons pères eux-mêmes t’envoyaient parfois leurs élèves pour que tu leur apprennes à célébrer correctement la messe… A Lyon, place des Terreaux, dans les locaux de la Société d’études psychiques (tu respectais là encore plus que tu n’adhérais), tu célébrais la messe dominicale, selon les rites de l’Eglise libérale… amandés par tes soins (tu en avais supprimé le Filioque et tu y ajoutais l’Epiclèse !) avec, sinon la bénédiction, du moins l’approbation tacite de tes évêques successifs. Comment oublierai-je avec quelle force tu conférais là, à l’issue de chaque liturgie, le sacrement de guérison des malades ? Comment oublierai-je enfin et surtout que c’est dans cette paroisse Notre-Dame que la Providence, secondée par ta main fraternelle, me fit recevoir le baptême, le 4 novembre 1984, avant que Mgr Christian Schoch, alors évêque auxiliaire, ne me donne le sacrement de confirmation, le 7 avril 1985 ?

Un temps, l’orthodoxie t’avait séduit, et dans les années 70, à l’occasion de la fête de saint Michel, tu avais organisé, avec Mgr Jean de Saint-Denis, un congrès orthodoxe, dans la cathédrale de ta bonne ville et dans la chapelle saint Michel, sur le roc d’Aiguilhe, en présence d’un grand nombre de fidèles, de chanoines et de quelques prêtres catholiques. Mais l’évêque Jean ne réussit pas à te convaincre de poursuivre ton ministère au sein de l’Eglise catholique orthodoxe de France, car tu refusais d’être ré-ordonné, et il eut fallu aussi que tu abandonnes alors la franc-maçonnerie. Mais avec quelle compréhension tu avais accepté mon départ de ta paroisse, en 1986, quand je rejoignais précisément l’ECOF, ce dont même tu te félicitais et tu me félicitais quelques années plus tard.

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Initié le 26 novembre 1956, dans la loge lyonnaise Lugdunum (où tu recevras les grades de compagnon, le 23 février 1957, et de maître, le 24 mai 1958), ton engagement en maçonnerie a été exemplaire, dans des obédiences traditionnelles où tu t’impliquais, à commencer par la Grande Loge nationale française où tu avais donc reçu la lumière. Au Puy, en particulier, combien de loges as-tu fondées ou soutenues, telle Lafayette aux trois maillets dont tu as été longtemps vénérable, ou encore Velaunia (tu avais choisi ce nom celtique, à l’origine de Velay), sous les auspices de la Grande Loge de France que tu avais finalement rejoint, après un passage à la Grande Loge traditionnelle et symbolique à laquelle tu avais adhéré dès sa fondation. Partout, le plateau d’orateur t’était réservé entre tous. Un regret peut-être dans ta longue carrière : tu ne fus jamais, je ne sais pourquoi, adoubé Chevalier bienfaisant de la Cité sainte. Tu eus alors hésité, me disais-tu, entre deux devises chevaleresques qui t’allaient comme un gant : Alta Fest Aquila (l’aigle vole haut) et Aquila non capiit muscas (l’aigle n’attrape pas de mouches).

Mais ta grande affaire, c’était bien sûr l’Egypte, dont tu avais étudié dans le détail l’histoire et les traditions (tu avais d’ailleurs appris à lire les hiéroglyphes), et les rites maçonniques "égyptiens", particulièrement Misraïm. Dès le 24 juillet 1959, tu avais adhéré à la Grande Loge Amon-Ra d’Henri Dubois, qui te recevra au 66e grade, le 21 octobre 1959, puis aux 90e et 95e, le 1er septembre 1960. Celui-ci te chargea alors d’égyptianiser les rituels, notamment les arcana arcanorum, en 1960-1965, où tu percevais d'ailleurs – je ne sais - l’influence de l’alchimie chinoise.

En 1974, tu avais fondé à Lyon un premier atelier égyptien, puis, réalisant un vœux d’Henri Dubois (dont tu conservais pieusement plus de deux cents lettres à toi adressées), dont tu avais hérité, en 1975, de la charge magistrale, dans la lignée de Georges Lagrèze et de Jean-Henri Probst-Biraben, et reprenant – quelle audace ! – le titre de la loge de Cagliostro, tu avais fondé – devrais-je écrire "réveillé" ? - à Lyon, La Sagesse triomphante. Celle-ci fut consacrée par tes soins, le 1er août 1976 (tu venais d’en célébrer le 25e anniversaire), en présence d’une douzaine de frères, non pas comme une loge, tu y insistais, mais comme un atelier de "hauts grades" ; la pierre de consécration provenant du caveau de l’autel de la commanderie templière de Saint-Barthélémy, du Puy-en-Velay. Un ans plus tôt, tu en avais inauguré les travaux préparatoires, par la constitution d’un premier triangle, à l’orient du Puy, formé avec tes amis Altaïr et Arcturus. Dès lors, celle-ci s’est réunie quatre fois l’an, à Lyon, où l’on venait de loin - et l’on y viendra longtemps encore sans doute - pour participer à des cérémonies "égyptiennes" et assister au travaux de ce discret atelier "œcuménique", c’était ton mot, composé de maîtres, et le plus souvent de passés maîtres des grandes obédiences françaises (Grand Orient, Grande Loge, Grande Loge nationale et Grande Loge traditionnelle et symbolique). Chaque officier y porte le nom d’une divinité égyptienne : Osiris pour le vénérable maître, Thot pour le secrétaire, Horus pour l’orateur, Kher-Heb pour le maître des cérémonies, Phtah pour le premier surveillant, Seth pour le second. Si l’on y présentait – c’est inévitable - des planches de valeur inégales, combien en ai-je entendu de valeur, en rapport avec les thèmes que tu avais fixés pour des cycles successifs de trois ans, sur la kabbale, le livre des morts égyptiens, la tradition grecque. Sans adhérer à ta loge, j’eus toujours plaisir à m’y rendre, et je sais que tu eus plaisir à m’y accueillir pour des causeries diverses, dont une sur l’histoire des rites égyptiens.

Nommé grand maître du souverain sanctuaire de Melkitsedeq, le 10 novembre 1963, tu avais dissocié le 66e grade de Memphis-Misraïm en trois paliers : gardien du sanctuaire, prêtre d’Héliopolis, Patriarche de Melkitzedeq, et tu en célébrais le culte à l’issue de chaque tenue de Misraïm. Accessoirement, il t’arrivait, en toute discrétion, de célébrer un office gnostique, au titre de l’épiscopat que tu avais reçu de Mgr Pierre Constantin, le 25 février 1962.

"Progressivement, je m’efface de la scène égyptienne" m’écrivais-tu en 1988. Longtemps, pour te succéder à Misraïm tu comptas sur ton compagnon de route, Orion, que tu avais officiellement désigné comme grand maître adjoint, en 1986. Celui-ci ayant finalement choisi une autre voie, tu auras trouvé en Arcturus, à tes côtés depuis le début, un digne mainteneur de ta lignée misraïmite, et en Regulus un successeur, préparé lui aussi de longue date, au rite de Melkizedeq.

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D’un accident survenu en juin 1940, tu gardais les séquelles d’une arthrite qui te faisait souffrir en silence et qui, ces deux dernières années, te confinait dans ton appartement où tu te consacrais à la lecture, à la musique (car tu y disposais notamment de deux pianos et d’un orgue), à ta correspondance et à tes nombreux amis. Ceux-ci ont, avec ta famille, accompagné ton corps, dont les cendres reposent dans ton caveau familial, à Vals-près-le-Puy-en-Velay, et ton âme, lors de tes obsèques célébrées en l’église de Vals, le 8 décembre. Le 9 décembre, une messe de requiem a également été célébrée à Lyon, par l’Eglise catholique libérale, en mémoire de tes cinquante et un ans de sacerdoce.

Albert Audiard, le plus "égyptien" des maçons d’aujourd’hui, longtemps tu continueras à nous guider et à nous instruire, puisque Sirius, ta bonne étoile, brille pour l’éternité dans le firmament des "maîtres passés".

Par Serge Caillet
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Albert AUDIARD Empty Re: Albert AUDIARD

Ven 26 Sep 2008, 12:11
merci eques_a_magdalena
en editant ce texte tu me prouve qu'il existe bien de par le monde des initiés .
puisse venir le jour ou l'élève que je suis sera prêt et ou un maitre apparaitra ....
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