Signes des 24 derniers degrés du Rite Egyptien...

Cette planche provient bien du Thuileur de Vuillaume? Mon exemplaire est en sous-sol et j'ai la flemme d'aller vérifier... Oui, oui: j'ai honte!

Sortons les 87,88,89,90° qui forment les Aracana arcanorum. C'est un monde à part, semble-t-il ...

Qui peut nous dire d'où viennent les autres signes (du 67e au 86e) ? Quelle école initiatique ? Quelle influence ? Maçonnerie mais encore ...?

j'opte pour ma part pour le fait qu'il y avait d'autres choses...

les symboles fonctionnent peut etre par groupe un peu comme une histoire, le plus bel exemple les 4 derniers.. mais aussi du 71 au 74

je note également le 77ème...dont on retrouve le symbole sur le tuileur des AA d'alençon. et puis pour le 77eme "tres sage israelite" le ton est donné sur le contenu...sachant qu'au départ en parlant de ce rite, on ne pouvait atteindre que le 77eme les autres étant "voilés"....on ne s'est jamais penché sur ce grade charnière au 18eme...

Que de noces philosophales : cercle, point et tangente...

La marque des alchimistes, des bâtisseurs et de leur passage commun ?

Message hermétique venu de la nuit des temps et comprenne qui pourra en guise d'une véritable fraternité ? Celle d'une intuition, d'un songe et d'un éternel retour ?

(...) sachant qu'au départ en parlant de ce rite, on ne pouvait atteindre que le 77eme les autres étant "voilés" (...)

Ces degrés au-delà du 77ème étaient-ils voilés, ou bien n'étaient-ils pas encore agrégés à l'échelle des grades de Misraïm, qui n'en aurait compté que 77? Où, quand et par qui ces degrés supérieurs y ont-ils été intégrés? Tiens... J'ai l'impression d'avoir déjà posé une question similaire sur un autre fil. Un mystère "égyptien" de plus...

Aurait-il existé dès les débuts plusieurs versions du rite?

lanterne a écrit:
sachant qu'au départ en parlant de ce rite, on ne pouvait atteindre que le 77eme les autres étant "voilés"....

Très intéressant lorsque l'on se rappelle si je ne me trompe pas que Lechangeur signait 77ème alors qu'il avait les pouvoirs en provenance de Naples pour développer le Rite jusqu'au 90ème...

Et puis dans les documents d'Alençon, ce ne sont pas les mêmes symboles... n'y aurait-il pas une différence entre Régime de Naples et Régime de Venise ?

je pense que ce sont bien les mêmes, le croissant est différent mais rien de bien méchant, ce genre d'erreur est courant, je suis sur que si on demande à tout le monde sur le forum, dans quel sens est le croissant de lune à l'orient on aura du 50%50%, je crois qu'il s'agit de ce genre d'erreur sans plus...

Curieusement, le symbole en en-tête du document d'Alençon pour le 90° a de fortes connections avec ceux du 77° (comme Lanterne le signalait déjà) et du 87° chez Vuillaume... Faut-il y voir la progressive et tâtonnante mise en forme maçonnique d'un enseignement qui aurait primitivement été extérieure au Rite, voire à la maçonnerie elle-même? De le sorte, l'élaboration inachevée de l'édifice aurait permis des transmissions diverses au fil du temps, expliquant certaines bizarreries et divergences (nombre et noms des grades, ainsi que leur contenu). Qu'en pensez-vous?

je pense que misraim avait été créé pour tenter une OPA sur toute la maçonnerie qui s'organisait et qui était dans un "bordel" sans doute pire qu'aujourd'hui en raison des règles que chacun édictaient selon ses besoins, pour misraim ils ont pour cela pris tous les grades connus ou à peu près et les ont mis dans leur échelle... à la tête un cénacle d'hermétistes de la noblesse italienne.. avec 3 ou 4 grades de nature opératives mais non rituels...
la tentative n'a pas fonctionné, mais les tuilleurs sont restés... et comme je le disais dans la revue hiram, il n'y a jamais eu de rituels maçonniques pour ces grades avant 1930...seuls les tuileurs sont arrivés en france...

A+

Lanterne,

Les 2 symboles du 90° sont pourtant différents, non ?

L'un constitué de 3 cercles, étoile à 4 branches, un carré par dessus dans lequel figure un triangle, au centre le YOD je pense...

L'autre étoile à 4 branches, carré par dessus, cercle et point; puis la lune avec 3 points à droite...

le premier est inspiré voir copié à la main incomplètement de la série 87-90, l'autre est le même que le 77 mais inversé (sans le carré), mais il me parait évident que la source est la même.

Salut à toutes et tous.



Je me souviens d'un courrier ancien ( faudra que je le retrouve aussi dans mon bor, enfin mes archives, il y avait ce sceau avec les 3 cercles, pas trop bien foutu d'ailleurs car fait à la main derrière la signature.

Frat.°. Kaktée

Le document d'Alençon reprend l'échelle de Naples que Gabboria avait rapporté d'Italie vers 1816 de mémoire. Lui et ses compagnons de route avaient du être missionnés ( après Cagliostro ?) pour donner une orientation bien plus hermétique à la FM d'alors. Ce n'était pas la 1ère fois que les cénacles R+C tentaient cela et ce ne sera pas la dernière... N'est-ce pas ?

je rejoins Ureaus et je vois une différence notable qui semble être le signe de deux systèmes qui "s'affrontent" puis se confronteront dans les HG égyptiens : l'influence kabbalistique ( induit dès l'origine par les bédarride) et l'héritage d'une survivance hermetico-gnostico-égyptienne.

ne pas oublier néanmoins que Ventura penche pour les bédarides....

Uræus a écrit:L'un constitué de 3 cercles, étoile à 4 branches, un carré par dessus dans lequel figure un triangle, au centre le YOD je pense...

C'est oui pour le Yod, sans l'ombre d'un doute, même stylisé.

Uræus a écrit:L'autre étoile à 4 branches, carré par dessus, cercle et point; puis la lune avec 3 points à droite...

C'est ce que l'on pourrait penser, mais d'autres représentations prouvent très clairement que l'étoile à quatre branches n'était à l'origine qu'un carré tourné de 45° par rapport à celui qui le surmonte, ce que l'on devine d'ailleurs sur le document d'Alençon.

En voici quelques exemples, anciens et plus modernes:


J'en possède encore quelques autres qui vont tous dans le même sens.

Je pense que cette "étoile à 4 branches" n'est qu'une déformation du symbole initial. Parfois, du carré ne subsistent que quatre triangles adjacents aux côtés du carré supérieur, donnant l'impression de contempler du dessus une pierre cubique à pointe fendue...



Ce dernier reprend le sceau du Rite de Misraïm pour la France, qui figure en couverture d'Arcanes & Rituels de la Maçonnerie égyptienne, de Serge Caillet.

Sur le même symbole: aujourd'hui même (hasard ou providence?) J-L De Biasi vient de publier sur Facebook la photo suivante:



Si on fait abstraction de le croix centrale, la concordance est assez frappante. Un internaute a réagi en demandant s'il ne s'agissait pas du "fameux bouclier de foi abrahamique que portaient les israélites primitifs dit 'karaïtes'." Du coup, je ne puis m'empêcher de penser au "Philalèthe Abraham" (Baron Tassoni?) évoqué par Caraccciolo et Ventura... coïncidence?

Un extrait d'une lettre de Mallinger où il commente ce sceau - publiée dans l'Esprit des Choses :

CQFD.

Merci Vincent.

De rien

Pour ce qui est de la référence à JLdB et donc à la tradition ogdoadique de l'Aurum Solis, on trouve dans l'introduction de Philosophie et Pratique à la Haute Magie une explication sur ce symbole du double carré entrelacé, comme processus dynamique de régénération : l'âme (psyche) "régénérée" en parfait équilibre avec le corps (si je ne déforme pas trop...)

Le symbolisme ici ne me semble donc pas exactement superposable à ce qu'en dit Mallinger pour qui les 2 carrés sont le soma et le nous

oups.... suis allé un peu vite désolé...

donc je termine : mais bien entendu le principe général reste le même : union, mariage des opposés, entre monde matériel et monde spirituel

Nous avons quand même d'un coté le IOD et de l'autre coté le UPSILON de Mallinger, pas vraiment la même tasse de thé

oui et la différence est de taille et met le doigt sur un aspect important de l'histoire qu'il est difficile d'expliquer dans un message comme celui là. Mais pour faire simple...

au milieu du 18ème siecle il existe dans le milieu hermétique italien 2 tendances qui commencent à se dessiner, la première qui cherche à être fidèle à l'esprit hermétique d'origine egyptogrecque, et l'autre qui incorpore des éléments étrangers liés de près à la kabbale. le premier est extrêmement traditionaliste et tend à rester fermé, le second a plutôt tendance à s'ouvrir et à remettre en cause les choses etc...

la première distinction de ces courants apparaît du temps du prince di sangro, probablement qu'il fut "à cheval" entre les deux postures...

misraim qui est l'expression de ce courant comprend dans son tuileur cette double "racine" puisqu'on y retrouve les deux traditions, soit dans les décors soit dans les mots etc...

cagliostro appartient au deuxieme courant, il mélange allègrement kabbale et alchimie, speliaderi, levi tschoudy, vont contribué au dévelloppement de ce deuxième courant qualifié péjorativement d'occultiste ce qui est quand meêm un peu vrai d'une certaine manière, les bédarrides eux aussi vont privilégier complètement la kabbale et on ne peut leur reproché puisqu'effectivement des éléments s'y trouvent...

donc il est possible selon que l'on penche pour une tradition ou une autre, qu'on mette en avant une lecture particulière et partisanne...et je pense qu'en l'occurence il s'agit précisément de cela...

A+

pour ma part, même si la référence du courant historique est différente, c'est toujours une représentation de la même expérience...En effet dans une les livres de A Reghini mentionnant une traité alchimique sur plaques de plomb on y voit de mémoire cette représentation en double carré (représentant saturne) avec un homme à l'intérieur, autrement dit nous y retrouvons l'idée "du soleil dans saturne"...